Lorsque l’on parle de LA Vierge du Hourat, on devrait plus exactement dire LES. En effet, il y a 2 Vierges : "la petite" et "la grande".

Il existe 2 sentiers pour accéder au site :

- Le premier par le sentier communal,  téléchargeable en cliquant sur le lien ci-dessous :

- Le second, connu par les "vieux" Larunsois.

Le choix de la randonnée s’est porté sur  le second que j’ai parcouru en compagnie de mon époux et de nos deux amis Larunsois, Jojo et Jeanine Tost (conseillère municipale à la mairie de Laruns).

Un petit conseil : prévoir de bonnes chaussures de marche à crampons afin de ne pas glisser sur les pierres ou le sol de végétation par temps humide.

Je vous propose de découvrir, ci-dessous, en photos cette randonnée pas à pas. Et maintenant, suivez le guide !

Pour cette randonnée de fin de printemps, nous avons donc emprunté le chemin qui part, à droite juste après le petit tunnel, sur la route menant aux Eaux-Chaudes (route d’accès au Col du Pourtalet). Ce dernier qui débute entre montagne (à gauche) et le Gave d’Ossau (à droite) est bordé par une belle végétation (Géranium Molle énorme, Giroflée sauvage, Eglantier blanc, Pissenlit, Campanule, etc…) jusqu’à l’arrivée à la "petite" Vierge du Hourat.

La "petite" Vierge du Hourat

La "petite" Vierge du Hourat en bois polychrome et au visage magnifique, beaucoup plus ancienne, est logée dans un petit oratoire, en bordure de l'étroite route taillée dans la roche, en contrebas du vallon. Elle est destinée à rappeler le souvenir du voyage que fit aux Eaux-Chaudes, en 1591, Catherine de Navarre, sœur d’Henri IV.

En ce lieu, deux inscriptions sont gravées sur le marbre : une sur grande stèle contre la paroi rocheuse (marbre gris) et l'autre au milieu de l'habitacle de l'oratoire de petite vierge (marbre blanc) dont voici les traductions (Traductions d'après Mr Bordeu - Sourcce: "Guide pitoresque du voyageur en France, tome premier" par Eusèbe Girault de Saint-Fargeau en 1835 :

Inscription sur stèle en marbre gris : "Arrête-toi, passant : admire ce que tu ne vois pas et regarde des choses que tu dois admirer ; nous ne somme que des rochers, et cependant nous parlons ; la nature nous a donné de l’être, et la princesse Catherine nous a fait parler ; nous l’avons vue lisant ce que tu lis ; nous avons ouï ce qu’elle disait, nous l’avons soutenue. Ne sommes-nous pas heureux, passant, de l’avoir vue, quoique nous n’ayons pas d’yeux ? heureux toi-même de ne l’avoir pas vue ! Nous étions morts, et nous avons été animés ; toi, voyageur, tu serais devenu pierre. Les muses ont érigé ce monument à Catherine, princesse des François-Navarrois, qui passait ici l’an 1591. "

Inscription sur plaque en marbre blanc de l'oratoire : "Dieu te garde, passant ! ce que tu vois avait péri, mais la mort l’a fait renaître. Ne te plains pas de la vétusté qui a détruit le monument de la princesse Catherine, car l’injure du temps a été réparée, quand ce marbre a été rétabli par les soins de messire Jean de Gassion, conseiller d’état, président au parlement de Navarre, et intendant général des domaines du Roi, de la justice, police et finances dans la Navarre, le Béarn, la Chalosse, le Bigorre et le Vic-bil, l’an 1646."

Après un arrêt qui s’impose, nous avons repris notre étroit petit chemin qui se faufile entre les montagnes dont les parois sont recouverte par une verdoyante végétation.

Puis, nous atteignons une petite pancarte en bois indiquant "N. Dame du Hourat". C’est ici que démarre l’escalade vers la belle et vénérée "grande" Vierge du Hourat. 

La "grande" Vierge du Hourat ou Notre Dame du Hourat

A travers pierres et verdure, nous atteignons enfin la statue et le promontoire qui donne accès à un superbe et magnifique panorama sur le village de Laruns et la vallée.

Notre Dame du Hourat  (Nosta Dama deu Horat, en Béarnais), du haut de son 1,70 m, culmine à 640 m, au sommet du vallon du Hourat.

C’est l'abbé Isidore Pouré, curé doyen de Laruns, qui avait payé 800 francs de l'époque pour la fabrication cette statue de fonte fondue à Toulouse et en avait fait don à la paroisse en 1881. Elle trône là-haut depuis cette date.

Sur le côté de l’aire où est érigée la Vierge, deux petits bancs ont été installés pour le repos ou la prière des randonneurs.

La vue plongeante sur le village de Laruns et sur la vallée y est magnifique ce qui montre bien que le site n'a pas été choisi par hasard.

Des ex-voto entourent la statue. Le plus souvent de simples plaques d'ardoise, dont quelques mots accompagnés parfois d'un prénom témoignent de la reconnaissance à la Vierge. Depuis peu, on voit fleurir des chapelets.

La très lourde statue avait été hissée en haut du vallon, par deux chevaux du père Toutay (prononcé «Toutaï») attelés en "bayard'', comme on disait à l'époque.

C’est une Vierge "royale'' car elle est parée d’une couronne, d’une baguette et des trois anneaux qui représentent le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Depuis août 2007, la Vierge s'illumine quand vient la nuit grâce à Roger Desmé, du quartier Barthèque, descendant de générations d'Ossalois de Laruns et d'Arudy qui ont donné beaucoup de bergers à la montagne et plusieurs curés de haut vol à l'Église catholique, apostolique et romaine.

Après une prière et une petite halte sur les petits bancs de bois afin de se rafraîchir, nous admirons le panorama magnifique de Laruns et la vallée qui s'offre à nos yeux et nous entamons notre descente.

Le sentier de descente

La descente s’effectue par un étroit sentier, passant par une forêt verdoyante ombragée aux arbres et parois recouverts diverses mousses, mais envahi de blocs de pierre. 

 Puis, nous sommes obligés de nous frayer un chemin parmi les hautes herbes, ronciers et végétation diverse (tels des "Indiana Jones").

Heureusement, nous croisons quelques fraisiers des bois ... quel régal !

 Un dernier regard sur le panorama, à mi-descente, le temps d'une petite pause ! 

Après notre périple de petits aventuriers, nous arrivons sur la route principale de la sortie de Laruns (route de Gourette).

Pour cette randonnée de 180 m de dénivelé, il faut compter environ 1h30 à 2 h de marche aller-retour. Le parcourt est assez facile bien que parfois un peu ardu.

Pour la petite information :

- Hourat  veut dire en béarnais, trou.

- Des processions à Notre Dame du Hourat sont régulièrement organisées.

Ainsi s’achève cette belle randonnée !