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Dans ce chapitre, j’ai voulu retracer l’histoire de Gujan-Mestras au travers de cartes postales anciennes (collection privée) ainsi que d’un film qui, à lui seul, est toute une histoire à part entière.

 

Pour bien vous repérer sur les cartes postales, lisez bien les sous-titres des photos ainsi que les commentaires qui en accompagnent certaines. 

 

J’ai tenu à être, sur ces différentes pages, à ma modeste manière, grâce à mes souvenirs et ceux que m’ont laissés mes ancêtres, un "passeur d’histoire" afin l’Histoire de Gujan-Mestras perdure auprès de notre jeunesse.

 

Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à l'enrichissement de ma collection personnelle de photos et cartes postales afin de me permettre de retracer au mieux le vécu de Gujan-Mestras : Olivier Narp, Alain Folliot, Jean-Pierre Dubourdieu...

 

Et maintenant, je vous propose de me suivre, dans les couloirs du temps, à la recherche d’un monde perdu…

 

J'ai consacré cette deuxième page à :

- L'église Saint-Maurice,

- La chapelle Saint-Michel,

- Le château Mader (ou Madère),

- Les moulins,

- Le Parc de la Chêneraie, le Canal des Landes et la Vallée d'Aure.

 

Gujan-Mestras autrefois : Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale version colorisée, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale version colorisée, collection privée)

En 1305, le Pape Clément V, Bertrand de Goth, originaire de Villandraut choisit le curé de Gujan, Pierre de Garde, pour partir avec lui en Avignon comme chirurgien attitré.

Cinquante ans plus tard, la communauté cistercienne de la chapelle Notre Dame des Monts à la Teste de Buch, délègue Amanieu de Bedat comme chapelain de l'église de Gujan.

Eglise répertoriée aux archives du diocèse de Bordaux en 1398 sous le nom "In archipresbyteratu de Bogio Experius de Gujan", la paroisse était en ce temps là sous la dépendance du Captal de Buch (de Bogio) et sous le patronat de Saint-Exupère, évêque de Toulouse au IVème siècle. Une statue le représente en tenue d'évêque (mitré et crossé) à droite du maître-autel central.

Au XVIIème siècle des travaux importants sont entrepris par les oeuvriers et fabriqueurs Ricard et Ciron de Vidau qui rehaussent la tour carrée du XIVème siècle. Sur la plaque de marbre noir au-dessus du bénitier, est inscrit " le 2 octobre 1628, Ricard de Ciron de Vidau père et fils ont pris la charge d'oeuvriers de l'église Saint-Maurice de Gujan et ont fait bâtir en leur temps la Croix, la Tour, la vitre de la sacristie et acheté la lampe pour l'autel de Maître Jean Daicard, notaire royal et ont fait plusieurs réparations dans l'église qui sont contenus au rôle des frais qu'ils ont rendu entre les mains de Trinon Devidau le 12 octobre 1619".

En 1572, les Jésuites, alors en charge de la paroisse de Gujan-Mestras, décident de la placer sous la protection de Saint-Maurice. Ainsi naît une nouvelle église, dont la construction s’achève au XVIIème siècle, comme en témoignent les inscriptions laissées par les ouvriers. La principale caractéristique de l’église Saint-Maurice est le mélange des styles. Ses arcs et baies sont d’inspiration gothique, ses autels de la Sainte-Vierge et de Saint-Michel datent de la fin de la Renaissance et son retable est baroque. Quant à la charpente et au sol des nefs, ils sont contemporains. La partie la plus ancienne de l’édifice est sa tour, autrefois surmontée d’une flèche en bois, remplacée en 1863 par un clocher. Elle est faite d’une roche appelée garluche (pierre de fer) ou pierre des Landes.

L’église Saint-Maurice de Gujan-Mestras est par ailleurs agrandie et dotée de nouveaux attributs, comme des vitraux en 1841, 1878 puis 1966.

Derrière l'église, comme il en était de coutume autrefois, se trouver le "vieux cimetière", appelé aujourd'hui Cimetière de l'Eglise. Depuis, deux nouveaux cimetière ont été construits (Cimetière du Fin et Cimetière de la Forêt).

Gujan-Mestras autrefois : Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1907, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1907, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1908, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1908, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1910, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1910, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : entre 1910 et 1930, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : entre 1910 et 1930, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Sur la carte postale, ci-dessus, on distingue, en premier plan, un peintre en bâtiment avec sa longue blouse blanche (comme à l’époque) en train de peindre la barrière de l’ancienne propriété de Melle Brillouin. Juste après, l’ancienne maison de famille ayant appartenu à Mr Renault Lagauzère.

De nos jours, ces deux propriétés ont disparu et ont été remplacées, l’une par l’école primaire privée Sainte Marie, l’autre par une résidence. Par contre, l’impasse privée entre les deux bâtiments existe toujours.

 

Gujan-Mestras autrefois : vers 1920, l'Eglise Saint Maurice avec une automobile garée juste à sa gauche sur la place, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1920, l'Eglise Saint Maurice avec une automobile garée juste à sa gauche sur la place, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1925, l'Eglise Saint Maurice vue de derrière depuis le ruisseau à l'arrière du cimetière, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1925, l'Eglise Saint Maurice vue de derrière depuis le ruisseau à l'arrière du cimetière, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Sur les deux cartes postales, ci-dessus et ci-dessous, même prise de vue (version de la 2ème en colorisée) les lieux n’ont guère changé. Le cimetière, le sentier et petit ruisseau sont toujours là. A droite de l’image a été construit, il y a quelques années, en bordure de la prairie et de la route, le château d’eau…

 

Par contre, ce qui est sûr c’est que l’homme, en bordure du ruisseau, est quand à lui décédé depuis longtemps… Et qui sait, peut-être est-il enterré dans le cimentière juste à côté ?

 

Gujan-Mestras autrefois : vers 1925, l'Eglise Saint Maurice vue de derrière depuis le ruisseau à l'arrière du cimetière, Bassin d'Arcachon (carte postale version colorisée, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1925, l'Eglise Saint Maurice vue de derrière depuis le ruisseau à l'arrière du cimetière, Bassin d'Arcachon (carte postale version colorisée, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1930, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1930, l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1909, intérieur de l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1909, intérieur de l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1909, statue de Saint Maurice (Patron de la Paroisse) à l'intérieur de l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1909, statue de Saint Maurice (Patron de la Paroisse) à l'intérieur de l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : ex-voto de 1904 à Notre-Dame des Marins à l'intérieur de l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : ex-voto de 1904 à Notre-Dame des Marins à l'intérieur de l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Vue aérienne du quartier de l'Eglise Saint Maurice avec les anciens réservoirs et les Ports de Larros et du Canal, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Vue aérienne du quartier de l'Eglise Saint Maurice avec les anciens réservoirs et les Ports de Larros et du Canal, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Vue aérienne du quartier de l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Vue aérienne du quartier de l'Eglise Saint Maurice, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Chapelle Saint Michel (timbre 1931), Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Chapelle Saint Michel (timbre 1931), Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

La Chapelle Saint Michel a été construite en 1897.

Faute de moyens financiers suffisants pour pouvoir mettre en chantier une église, les Mestrassais, exclusivement marins pêcheurs, commencèrent par louer un terrain sur lequel existait un bâtiment en bois lequel, après quelques transformations, devint "La Chapelle de Secours Provisoire de Mestras" mais il ne pouvait y être fait d’autres cérémonies que le service de la messe basse dite à 8h30 les dimanches et jours fériés.

Des travaux de consolidation furent décidés car il n’était pas question de fermer la chapelle.

Les travaux s’achevèrent en 1897 et le premier office fut célébré au mois d’octobre, sans le moindre cérémonial officiel.

Ce n’est qu’après avoir fait l’objet, en 1987, d’une restauration en tout point remarquable (oeuvre de la municipalité de Gujan-Mestras) qu’elle reçut, en présence de Monseigneur Maziers, la messe d’inauguration.

ujan-Mestras autrefois : En 1904, la Chapelle Saint Michel, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : En 1904, la Chapelle Saint Michel, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Chapelle Saint Michel (timbre 1904, version colorisée), Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Chapelle Saint Michel (timbre 1904, version colorisée), Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Années 1900, la Chapelle Saint Michel, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : Années 1900, la Chapelle Saint Michel, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : En 1910, la Chapelle Saint Michel, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : En 1910, la Chapelle Saint Michel, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : En 1915, la Chapelle Saint Michel, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : En 1915, la Chapelle Saint Michel, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : environ 1910, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : environ 1910, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Issu de la grande bourgeoisie bordelaise, Camille Mader est ce qu’on appelle un ‟beau parti”: apparenté aux richissimes frères Godard, négociants en vin de la place de Bordeaux, propriétaires, entre autres, du prestigieux château Kirwan, c’est également un scientifique, qui s’enthousiasme pour les innovations technologiques du début du XXème siècle.

En 1905, lorsque Camille rencontre la jeune Clara Thépenier, riche héritière d’un entrepreneur auvergnat, c’est le coup de foudre ! Follement amoureuse, Clara, âgée de 18 ans à peine, achète sur ses propres deniers le Domaine de la Hourcade, une vaste propriété située à Gujan-Mestras, au cœur du Bassin, pour en faire cadeau à l’élu de son cœur. Le choix du domaine, à quelques kilomètres d’Arcachon, ne doit rien au hasard : Camille est de santé fragile ; Arcachon, lieu de villégiature huppé, doit son succès à la salubrité de son climat, recommandé aux malades et aux convalescents. Clara pense que l’air du Bassin redonnera forces et vigueur au jeune homme. De plus, le domaine jouxte la voie ferrée qui relie fort commodément Bordeaux à Arcachon, et une petite gare dessert le charmant port de Gujan, un atout de plus aux yeux de Clara, qui sait la fascination de Camille pour les trains…

Contre l’avis de leurs familles, la mère de Camille s’opposera même au mariage par acte notarié. Les ‟Roméo et Juliette de la Belle Epoque” se marient à Paris en 1906.

Peu après, Clara lance les travaux d'un château néo-classique avec des touches exotiques en vogue sur le Bassin durant cette période. Achevé en 1908 (après 2 ans de travaux), le château est achevé. Tous les notables de la région s’y pressent pour assister à de brillantes et splendides réceptions et fêtes. Rapidement, le "Domaine de la Hourcade" devient le "Château Mader" ou "Château Madère" comme on l’appelle chez nous à Gujan-Mestras.

Mais le bonheur des deux tourtereaux ne fût que de courte durée puisque Camille Mader décède en 1911. Clara conservera toutefois le château jusqu’en 1946. La propriété tombe alors dans l’oubli.

Par la suite, Mr Dupré, qui tenait une entreprise de construction navale, en deviendra propriétaire. Peu à peu, de nouveau oublié, le château tombera en décrépitude et l’immense jardin deviendra une zone maraichère. Puis, le château restant à l’abandon, il demeurera en délabrement durant quelques années. Il faudra attendre que la "SCI du Château Madère" en devienne propriétaire pour que le château et son parc reçoivent les premiers travaux de restauration.

 

De nos jours, à nouveau revendu, il est la propriété d’un particulier (constructeur français) qui a œuvré ardemment à sa remise en état afin qu’il retrouve son faste d’antan. Le "Château Mader" est maintenant devenu un meublé de tourisme luxueux avec son parc 4000 m2. Il a d’ailleurs obtenu la plus haute qualification attribuée par le Ministère du Tourisme : 5 étoiles.

Gujan-Mestras autrefois : en 1913, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1913, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1920, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1920, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1933, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1933, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1950, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1950, le Château Mader, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : carte des moulins existant en 1708, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : carte des moulins existant en 1708, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)

En 1708 (carte ci-dessus), 5 moulins étaient référencés sur la commune de Gujan-Mestras. Il y avait très peu de moulins, principalement des moulins à vent sauf celui de Daney à "Bruge" dont la totalité perdurera 150 ans plus tard...

Gujan-Mestras autrefois : en 1907, le Moulin à eau Daney et le lavoir au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1907, le Moulin à eau Daney et le lavoir au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1908, le Moulin à eau Daney et le lavoir au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1908, le Moulin à eau Daney et le lavoir au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1908, le Moulin à eau Daney et le lavoir au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée) - autre version
Gujan-Mestras autrefois : en 1908, le Moulin à eau Daney et le lavoir au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée) - autre version
Gujan-Mestras autrefois : en 1908, le Moulin à eau Daney et le lavoir au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1908, le Moulin à eau Daney et le lavoir au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1911, le Moulin à eau Daney au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1911, le Moulin à eau Daney au lieu-dit "Bruge" , Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Pas moins de 18 moulins ont été actifs sur la commune entre 1708 et 1860 (carte ci-dessous).

Gujan-Mestras autrefois : carte des 18 moulins actifs entre 1708 et 1860, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : carte des 18 moulins actifs entre 1708 et 1860, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)

 

Quartier de La Hume

Gujan-Mestras autrefois : carte des anciens moulins de La Hume, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : carte des anciens moulins de La Hume, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)

Les 2 anciens "Moulins de Verdales" se trouvaient aux lieux actuels du 11 Allée Roger de Delugin et dans le camping, au milieu des mobilhomes, au-dessus de l'Allée des Vanneaux. Le "Moulin de La Hume" se situait côté port, pratiquement contre la voie ferrée.

 

Quartiers de Gujan et Mestras

Gujan-Mestras autrefois : carte des anciens moulins à Gujan et Mestras aux environs de 1810, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : carte des anciens moulins à Gujan et Mestras aux environs de 1810, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)

Le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun" 

Gujan-Mestras autrefois : en 1906, le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun", Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1906, le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun", Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Le plus intéressant et le mieux conservé est certainement le moulin à vent dit "chaouchoun", du "Frère Jean" construit en 1815. Toujours existant, il est actuellement situé dans la propriété de la maison la famille Castaing à l’angle Cours de la République et de la Rue Paul Pouget.

Sur la carte de l'Etat-Major de 1860 (ci-dessus) apparaissant en filigrane, le moulin de Frère Jean se trouve à gauche en allant à La Teste, alors que celui de Miquelon est à droite. Alors ?...

Gujan-Mestras autrefois : en 1923, le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun" avec automobile, charette et l'Eglise Saint Maurice en fond, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1923, le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun" avec automobile, charette et l'Eglise Saint Maurice en fond, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1923, le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun" avec l'Eglise Saint Maurice en fond, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1923, le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun" avec l'Eglise Saint Maurice en fond, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1923, le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun" avec automobile et l'Eglise Saint Maurice en fond, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1923, le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun" avec automobile et l'Eglise Saint Maurice en fond, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun" avec hommes, bébé et landau de l'époque, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun" avec hommes, bébé et landau de l'époque, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun", Bassin d'Arcachon (photo ancienne mais plus récente que les cartes postales précédentes, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : le "Moulin du Frère Jean" dit "Chaouchoun", Bassin d'Arcachon (photo ancienne mais plus récente que les cartes postales précédentes, collection privée)

Le "Moulin de Larros"

Gujan-Mestras autrefois : aux environs de 1910, le "Moulin de Larros", Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : aux environs de 1910, le "Moulin de Larros", Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Le décret impérial de 1855 qui délimite le Domaine Public Maritime n’inclut plus le moulin construit en 1808.

Revenons très loin en arrière. En 1808, à Gujan-Mestras, le port de Larros n'est pas encore construit (il le sera entre 1883 et 1884). La ligne de train jusqu'à Arcachon n'existe pas encore : la ligne sera ouverte en 1841. Et cette année-là, Mr. Darnaire, maçon à Gujan, construit un moulin à vent à Larros pour Vincent Dumeur, fils de Jean Dumeur. A sa construction, il était destiné à moudre le grain cultivé aux alentours. Au-dessus de la porte, il a gravé ceci : "Fait par moy 1808 Darnaire".

De nos jours, les ailes ont disparu. Le toit d'origine n'est plus là mais la tour existe encore. L’édifice appartient à deux soeurs, Béatrice Carmona-Larrieu et Élisabeth Larrieu, qui en ont hérité de leur mère, Yvonne Marceron. Mais elles ne pouvaient rien en faire. Tout simplement parce qu’un décret impérial de 1855 (sous Napoléon III donc) le classait à l’intérieur du domaine public maritime (DPM).

Ce fait a été le nœud d’un conflit juridique qui dure depuis des années et qui vient de connaître son dénouement par un arrêt du Conseil d’État daté du 2 avril 2015. Le "Moulin de Larros" ne fait donc plus partie du DPM. Et ça change tout puisque cette parcelle de 805 m² sur laquelle est bâti le moulin n’est plus entièrement corsetée par une réglementation si stricte qu’il n’était plus possible de toucher le moulin sans demander la permission à l’État.

Gujan-Mestras autrefois : en 1907, le "Moulin de Larros", Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : en 1907, le "Moulin de Larros", Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : inscription gravée au-dessus de la porte du "Moulin de Larros", Bassin d'Arcachon (photo, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : inscription gravée au-dessus de la porte du "Moulin de Larros", Bassin d'Arcachon (photo, collection privée)

Le "Moulin de Cantarane" ou "Cantarrane" ou "Canteranne"

Gujan-Mestras autrefois : carte Moulin de Cantarane ou Cantarrane ou Canteranne, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : carte Moulin de Cantarane ou Cantarrane ou Canteranne, Bassin d'Arcachon (carte, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : "Moulin de Cantarane" ou "Cantarrane" ou Canteranne", Bassin d'Arcachon (photo, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : "Moulin de Cantarane" ou "Cantarrane" ou Canteranne", Bassin d'Arcachon (photo, collection privée)

Le "Moulin de Cantarane" ou "Cantarrane" ou "Canteranne" est attesté par une carte dite de Cassini, en 1776, entre Mestras, Le Teich et Ruat.

En 1809, on y traitait 300 kg de farine par jour.

Aujourd’hui, ce qui reste du Moulin, en limite de Gujan-Mestras et Le Teich, sur le domaine de Bayonne, est une bâtisse en ruines et une toiture délabrée. Il est la propriété de la famille de Gabiole (Château de Ruat). Ce moulin ne mouline plus le blé.

Pour une petite leçon de vocabulaire, "Cantaranne" ou "Canteranne", c’est l’endroit où chantent les rana, les reinettes, les grenouilles. Le moulin est situé à proximité de l’estran de Bayonne, aujourd’hui transformé en réservoir à poissons. Bayonne a la même origine que le mot Bayon qui désigne les étendues d’eau sans profondeur venues des anciens bras et méandres de la rivière Leyrotte. Les "arranas" s’en donnaient à gorge déployée et chantaient au point de donner son nom à l’endroit.

Il est aujourd’hui couvert par des éléments qui furent rapportés dans les années 1970, au temps où le domaine de Bayonne servait de terrain d’entraînement aux Girondins qui y organisaient parfois leur repas d’après match…Ils y chantaient sans doute, pas tout à fait comme des grenouilles !!

Dans ce chapitre, je vous propose de me suivre à la découverte d'une page d'histoire peu connue  (Source hitorique, en autre, shaapbn, sauf cartes postales)

Le premier juin 1834, le Roi Louis-Philippe autorisa l’avocat bordelais Boyer-Fonfrède à creuser un canal à "ses frais, risques et périls" entre le lac de Cazaux et le Bassin d’Arcachon. Ce canal traverserait la plaine de Cazaux sur des landes vendues à Nézer en 1766 et devenues, en 1828, la propriété conjointe de Bessas-Lamégie et de Gaullieur-L’Hardy. Ce dernier céda à l’avocat la bande de terrain (14 km de long par 92 m de large) nécessaire à l’exécution de cette entreprise.

Boyer-Fonfrède, en délicatesse avec son associé et surtout avec la ville de La Teste qui n’appréciait pas du tout que le débouché du Canal se fasse à La Hume, apporta aussitôt ses droits à "La Compagnie d’Exploitation et de Colonisation des Landes" dont il était un des promoteurs. L’ouvrage, mené cahin-caha par une foule de travailleurs espagnols ou pyrénéens dont certains y laissèrent leur vie, débuta vers mars 1835. La première pierre de la première écluse (le n° 3 du programme) fut posée le 10 juillet 1838 et le creusement terminé à la fin de l’année. Un droit de prise d’eau, le canal des usines, fut accordé par ordonnance du Roi le 3 juillet 1836 à l’un des actionnaires, Bessas-Lamégie, pour fournir la force motrice des usines et l’irrigation des parcelles.

En 1840, enfin, le canal fut mis en service. Les bacs à voile transportèrent des poteaux de mines qui seront acheminés vers l’Angleterre et les houillères du Nord de la France, de l’huile de térébenthine, raffinée dans les Landes et aussi du minerai de fer pour alimenter l’usine de "La Forge". Les recettes seront insuffisantes et les promenades en bateau, La Hume-Cazaux, offertes aux amateurs en 1845 ne combleront pas les frais.

Le canal ne fut jamais achevé, sa première écluse, celle qui devait donner l’accès au Bassin, n’ayant pas été construite, car sa construction opposa la "Compagnie des Landes" à la "Compagnie des Chemins de Fer de Bordeaux" à La Teste.

Par manque d’entretien et de rentabilité, la navigation sur le Canal cessa vers 1859 et la "Compagnie d’Exploitation des Landes" fut déchue de ses droits.

En 1890, la Préfecture des Landes mit aux enchères publiques, sans succès, cette ancienne concession.

Le 30 juin 1904, la famille Lalanne racheta ce domaine pour un prix dérisoire, lors d’une 3ème enchère.

Les Lalanne :

Né à Biscarrosse le 14 novembre 1852, Édouard Lalanne, "courtier en propriétés" n’était pas un personnage banal. Sans fortune personnelle, il vivait à sa guise, avec sa famille, sans se soucier du qu’en dira-t-on, dans sa demeure de Sanguinet, construite en 1900, la "Villa du Lac".

Sa fille Marguerite veut vivre en union libre ? Pourquoi pas ? Elle fait un enfant hors mariage ? Et alors ? Il profite sans vergogne de la fortune de sa femme, née Anne-Marie Legallais ? C’est dans l’air du temps. Et c’est ainsi que l’acte d’achat de la concession du canal est établi, non pas au nom d’Édouard Lalanne, mais à ceux de Madame Édouard Lalanne et Mademoiselle Marguerite Lalanne, qui finira par épouser, en 1912, le père de son enfant, Urbain Triscos, maire de Sanguinet. Le territoire Sud du Canal, avec tous les droits y afférents lui vaudront, dans les années suivantes, des difficultés avec la municipalité de La Teste et les utilisateurs du canal des usines.

Madame Lalanne offre le tronçon Nord du canal à Antoinette, sa 2ème fille, et lui fait construire, en 1905, la "Villa du Canal". Elle l’habitera avec son mari, un chanteur lyrique nommé Marcellin Cazauran. A son décès, vers 1912-1913, elle sera inhumée dans la propriété, sur le côté Est du Canal, au niveau de l’actuelle passerelle de La Chêneraie. Les Allemands détruiront sa tombe pendant la seconde Guerre mondiale.

 

Gujan-Mestras autrefois : vers 1917, La Hume, la villa du Canal, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1917, La Hume, la villa du Canal, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1917, La Hume, la villa du Canal, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1917, La Hume, la villa du Canal, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1910, La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1910, La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1910, La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1910, La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1910, La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : vers 1910, La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Le couple Lalanne, achète des terrains dans le quartier de Bergantade, à La Hume . Ils y construisent une maison qui existe toujours en face de l’aérodrome de Villemarie. Devenu veuf, Mr Lalanne se remariera en 1916 avec une personne de 33 ans sa cadette, dont il aura une 3ème fille.

Mr Lalanne décède le 15 octobre 1928 et repose dans le jardin où sa tombe se voit fort bien depuis la route des Lacs. C’est la partie "Antoinette Lalanne", avec la "Villa du Canal", d’une superficie de 18 ha, que le Bordelais Gabriel Faret, fabricant de cirés et d’imperméables, achètera en 1917.

La villa du Canal :

Deux ailes latérales, celle de droite surmontée d’un étage, deux vérandas ouvertes joignant un avant corps central orné d’une grande porte, un agréable appareillage de pierres et de briques rouges, cette villa de style arcachonnais, réplique agrandie de la villa familiale de Sanguinet, voulait avoir grand air. Il n’est pas étonnant que le petit miroir d’eau, agrémenté d’une fontaine, placé entre la maison et la route de Bordeaux à Arcachon, soit devenu, par inflation verbale, un lac pour les Humois.

En quelle occasion, le propriétaire a-t-il flanqué sa monumentale entrée d’une paire de statues d’hommes en armes s’appuyant sur de lourdes francisques ? Il s’agit probablement de personnages africains, réminiscence de la récente Exposition Coloniale de Paris, ce détail anachronique n’apparaissant que sur les cartes postales des années 30.

Après l’Armistice, sous l’impulsion de Frédéric Lestrade, propriétaire des "Genêts", La Hume, qui possède quelques belles demeures dont la villa "Lestout" et la villa "Sans-Souci", habitée depuis 1915 par l’infante Eulalie d’Espagne, se transforme et s’ouvre au tourisme. Gabriel Faret accepte de devenir le Président d’honneur du "Syndicat d’initiative La Hume-Meyran" qui est créé en 1927. Son rôle y fut purement représentatif.

De réceptions mondaines en fêtes champêtres :

Le 11 juillet 1927 l’affiliation à "l’Union des Fédérations des Syndicats d’Initiative de France", "Colonie et Protectorats" est effective. Pour fêter cette adhésion, Gabriel Faret organise une fête magnifique dans le parc de sa villa. On peut en lire le commentaire élogieux paru dans "Le Journal d’Arcachon" du 17 août 1927. On y parle de "plafond électrique", de "feu d’artifice d’une durée d’une heure", de "concert donné par l’Orphéon d’Arcachon et l’Harmonie Saint-Michel", suivi d’un bal avec "L’orchestre Fraîche".

Dans ses mémoires, écrites en mars 1978, Pierre Carnus relate cette journée mémorable : "Je me souviens de la première fête donnée par le S.I et le propriétaire du lieu. Les peupliers et les carolins qui entourent le lac, devant le Camping, étaient reliés par des guirlandes et des lanternes vénitiennes, ainsi que des centaines de lampions rouges qui se reflétaient dans le lac me paraissaient une féerie. A cette époque la circulation n’était pas celle que nous connaissons maintenant et des centaines de personnes se massaient sur le bord du chemin de fer pour assister au feu d’artifice qui nous paraîtrait bien maigre aujourd’hui, mais qui donnait alors une joie sans pareille à tous ceux qui avaient la chance d’y assister. Et tout cela est encore bien vivant dans mon souvenir".

La même fête se répétera avec toujours autant de succès en 1928 et 1929, mais en 1930, la circulation automobile devenant déjà importante, il fut décidé, afin d’éviter tout risque d’accident sur la route nationale, d’organiser une fête vénitienne sur le Canal à la place du feu d’artifice tiré sur la pièce d’eau.

Tous les étés, Gabriel Faret eut à cœur de recevoir dans sa villa les personnalités de passage à La Hume.

Sous le titre "Une belle manifestation touristique à La Hume-Meyran" le journal "La France" du 4 mai 1930 écrit à propos de la visite de Mr le procureur honoraire Maxwell, président du SI de Bordeaux, de Maurice Martin et de plusieurs autres personnalités régionales : "A l’issue du banquet les visiteurs se sont rendus dans la belle propriété de M. Faret et ont fait une merveilleuse promenade sur les bords du Canal, dont ils ont apprécié le calme et la beauté. M. et Mme Faret ont eu l’amabilité d’offrir dans leur salon une dernière coupe de champagne".

Gujan-Mestras autrefois : La Hume, la villa du Canal avec son jet d'eau au milieu du bassin, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, la villa du Canal avec son jet d'eau au milieu du bassin, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Des contrariétés : blanchisseuses et braconniers :

Gabriel Faret était souvent en lutte avec les blanchisseuses qui s’installaient en bordure du canal des usines pour rincer le linge provenant des hôtels arcachonnais. Il n’était pas non plus très tendre avec les braconniers qui venaient tendre des pièges ou pêcher dans ses eaux. Une exception cependant pour le jeune Pierrot Carnus, toujours lui, qui explique sa façon de pêcher :

"A propos de pêche, je me souviens d’avoir fait un jour l’étonnement de Monsieur Faret. Je pêchais le brochet au lacet, avec un bambou, 50 à 60 cm de corde fine, le nylon n’existait pas encore, et un fil de fer d’une fiche de bagages que j’allais demander au chef de gare. J’en faisais un nœud coulant. Les brochetons qui attendaient leur proie en bordure du canal en somnolant étaient visibles, il suffisait de passer doucement toujours par-devant, de placer le lacet par dessus leur tête et une fois celle-ci engagée, on tirait fort et le brocheton était pris…Monsieur Faret arrivé le samedi après- midi, venait me chercher pour me regarder faire et repartait avec la friture offerte, stupéfait, du moins la première fois".

 

Gujan-Mestras autrefois : La Hume, Blanchisseuses sur le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, Blanchisseuses sur le Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Comme on peut le constater sur la carte postale, ci-dessous, en 1928, le propriétaire des lieux, peut-être excédé par les blanchisseuses et les braconniers, chasseurs ou pêcheurs, eut l’idée de mettre en vente, par lots, une partie de sa propriété. Il n’y eut pas d’acquéreurs et la vie continua normale et paisible, avant le grand chambardement de la guerre. 

Gujan-Mestras autrefois : La Hume, en 1928, projet d'un lotissemment sur la propriété de Mr Faret, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, en 1928, projet d'un lotissemment sur la propriété de Mr Faret, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

L’occupation allemande :

En juin 1940, les Allemands, aussitôt arrivés, s’empressent de réquisitionner le domaine pour leur usage personnel, avant de dynamiter la maison pour construire la position défensive présente sur cette partie du canal. Les anciennes écluses sont détruites et remplacées par des barrages en palplanches destinés à déverser les eaux du lac de Cazaux (dont l’altitude est de 20 m supérieure à celle du Bassin) dans la plaine, en cas de débarquement allié sur la côte landaise.

D’après Philippe Jacques : "Ces ouvrages semblent avoir été édifiés en plusieurs étapes, et avoir subi deux numérotations différentes en fonction de l’évolution du système défensif allemand dans le courant des années 43 et 44. La villa a été détruite pour faire place à un bunker de casernement de type R621 qui a été lui- même camouflé en villa, ce type d’ouvrage a été installé dans notre région courant 1943".

Ce que complète Marc Mentel :

"La position du canal de La Hume porte la nomenclature Ar.234.

Le bunker édifié à la place de la villa est du type 621 (structure utilisée par l’armée de terre allemande à partir de l’automne 1942). Cet abri de casernement pour un groupe de combat de 10 hommes a la particularité d’être équipé d’un puits intérieur. Son numéro dans la position est le 02.

(Un bunker de tir était situé de biais, légèrement en arrière, il abritait un canon de défense antichar qui balayait la route Arcachon Bordeaux) ".

Ce blockhaus avait la particularité d’être camouflé de façon très adroite en maison d’habitation avec portes et fenêtres en trompe-l’œil, des volets brun rouge, vitres et rideaux simulés aux fenêtres. Il ne semble pas exister de document photographique de cette époque.

Par contre, après recherche, j'ai pu retrouver une photo IGN de 1949 qui situe bien les emplacements de défense (voir ci-dessous).

Gujan-Mestras autrefois : La Hume, photo IGN 1949 des emplacements de défense au Domaine du Canal, Bassin d'Arcachon
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, photo IGN 1949 des emplacements de défense au Domaine du Canal, Bassin d'Arcachon

Création du Camping "La Chêneraie" :

Gujan-Mestras autrefois : La Hume, l'ancien Camping Municipal et son entrée, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, l'ancien Camping Municipal et son entrée, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Le 8 juin 1959, la municipalité Pouget achète le domaine à Mme Faret pour la somme de 11 500 000 Frs et entreprend de gros travaux pour l’aménager en camping. Les abords des bunkers sont remblayés et nivelés et une maison pour le gardien juchée sur la structure. L’inauguration a lieu le 8 août 1959. Voici ce qu’on peut en lire sur le "Bulletin Municipal de Gujan-Mestras" en date du 2ème trimestre 1964 : "Camping Municipal "La Chêneraie" vaste propriété de presque 20 ha,20 ayant en son centre un plan d’eau (canal) de 6 ha ; plantée de pins maritimes, chênes, érables, acacias, tilleuls, peupliers, saules, vernis du Japon, sapins, cyprès de Lambert etc. Au centre sur toute sa longueur, 2,200 km, le canal reliant l’étang de Cazaux au Bassin d’Arcachon vient y trouver son aboutissement".

Bien des années plus tard, en 1987 sous la municipalité Bézian, le camping municipal est déplacé vers la plage au quartier "Verdalle", non sans remous.

Le 9 juillet 1985 paraît dans le "Journal Sud-Ouest" un article ravageur, signé Serge Ledoux : "Port Grimaud sur les bords du Canal ? " "Un avant-projet est à l’étude chez l’architecte bordelais Perrier. Le camping de La Hume, vieillot, disparaîtrait. Un autre serait créé à Verdalle, près de la plage. A sa place, côté avenue Sainte-Marie, un grand parc boisé, non constructible, non carrossable. Côté Clair-Bois, des maisons style Port Grimaud, les pieds dans l’eau, "très chic"". La réaction négative est immédiate ; 2 associations de défense voient le jour, plus d’un millier de pétitions sont signées.

La municipalité recule, fait étudier un autre projet par l’architecte Mazière. Plus question de "pieds dans l’eau en bordure du canal ou au bord d’un lac créé par dérivation du canal". Mais, pour financer le nouveau camping de Verdalle, une transaction d’échange de terrains avec "Khélus", auquel a été concédée une bande de terrain permettant l’installation de mobil-homes et autres bungalows. "Les fondrières de la partie ouest seront comblées et c’est là, sur 700 mètres environ, que s’égrènera peut-être quelques groupes (cinq ou six) de cinq ou six maisons chacun […]. Sans terrain. Disposées en arc de cercle ou selon un dessin géométrique plaisant".

Gujan-Mestras autrefois : La Hume, l'ancien Camping Municipal et son entrée, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, l'ancien Camping Municipal et son entrée, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, l'ancien Camping Municipal et son entrée, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, l'ancien Camping Municipal et son entrée, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, vers 1950, l'ancien Camping Municipal en bordure du Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, vers 1950, l'ancien Camping Municipal en bordure du Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, vers 1950, l'ancien Camping Municipal en bordure du Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, vers 1950, l'ancien Camping Municipal en bordure du Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, vers 1950, l'ancien Camping Municipal en bordure du Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, vers 1950, l'ancien Camping Municipal en bordure du Canal des Landes, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)

Sous la pression de l’opinion publique, seule la vente de terrains à "Khélus" sera effectuée et c’est ainsi que le domaine devient, "Le parc de la Chêneraie", une splendide coulée verte que les communes avoisinantes nous envient.

Bien intégrée dans un ensemble paysagé avec goût, complètement recouverte de lierre, la casemate sert actuellement de fondation à une terrasse qui surplombe la pièce d’eau restée intacte et permet de contempler le Port de La Hume et les aménagements de la plage.

De nos jours, seuls demeurent, pour rappeler l’ancien temps, des vestiges des anciennes écluses, un vieux lavoir et un blockhaus.

Nombreux sont les habitués, amateurs du "Parc de La Chêneraie" qui ignorent, j’en suis sûre, toujours le passé heurté, difficile, dramatique, mais aussi romantique et parfois festif, de leur lieu de promenade favori !

 

La "Vallée d’Aure" :

Ce lieu abritera une pension de famille. La bâtisse de l’ancienne pension de famille existe toujours : elle est devenue une maison d’habitation (elle se situe en bout de route menant au centre de convalescence "L’Aquitania".

Gujan-Mestras autrefois : La Hume, la pension de famille hôtel-restaurant de la Vallée d'Aure, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)
Gujan-Mestras autrefois : La Hume, la pension de famille hôtel-restaurant de la Vallée d'Aure, Bassin d'Arcachon (carte postale, collection privée)